Keizaburo Tejima : 手島 圭三郎.
En écho au billet de Will qui présente quelques pages du Vol du cygne en version originale, des extraits de l'automne de l'ours en version française. L'un des nombreux albums de Keizaburo Tejima publié en France par l'Ecole des Loisirs. Si les albums ne sont plus disponibles aux états unis, nous avons toujours la chance de les trouver ici et nos enfants celle de pouvoir les étudier en classe.
On peut aussi les trouver là, et tourner les pages en se souvenant de l'histoire. Pour la beauté des gravures.
coll.pers. édition école des loisirs.
extraits de la biographie de l'école des Loisirs: "PROMENONS-NOUS
DANS LES BOIS GRAVES L'île d'Hokkaïdo, au nord du Japon, est sauvage et
austère, traversée de volcans et de montagnes basses. Le climat y est
sibérien, les sapins noirs et les torrents glacés. La population,
presque inexistante jusqu'au début du XXe siècle. C'est dans ce décor
grandiose qu'est né Keizaburo Tejima en 1935 et c'est lui qu'il a
choisi pour servir de cadre à ses histoires d'animaux sauvages. Si l'on
recherche pour ses enfants des histoires gentillettes et rassurantes de
nounours roses et de chatons enrubannés, il ne faut même pas entrouvrir
« Le vol du cygne » ou « Le rêve du renard ». Car il y a la même
différence, entre ce genre de livres et ceux de Tejima, qu'entre une
visite à des lapins en cage et une nuit passée en pleine forêt parmi
les sangliers et les cerfs, les hululements et les branches frôlées. La
nature de Tejima est naturelle, c'est-à-dire splendide, mais aussi
cruelle et difficile à vivre. Les cygnes migrateurs y voient mourir les
plus faibles de leur famille, les renards y crient famine, les hiboux
tuent dans les eaux sombres des poissons d'argent, les lièvres jadis
bondissants vieillissent, leur souffle est court, leur vue baisse et
leur joue des tours... La beauté fidèle de ces chroniques de la vie
sauvage est servie par la technique originale de Keizaburo Tejima : ni
collages, ni photos, ni gouache, ni aquarelle, aucun crayon, pas de
peinture acrylique. Mais des gravures sur bois, simples, raffinées,
d'une éloquence qui laisse rêveur, comme celle des vitraux. Les fonds
noirs s'éclairent des ors du couchant, de la blancheur des astres, des
reflets scintillants des lacs. Les tons chauds des feuillages, des
pelages se détachent sur l'immensité des éléments. Les livres de Tejima
ne sont pas ceux d'un illustrateur mais d'un philosophe. Car malgré
tout, l'âpreté de l'hiver, la profondeur de la nuit, la morsure de la
faim ne font pas peur. Au plus dur de leur effort, au plus lointain de
leur course, les animaux ne sont pas seuls. Pour Tejima, en effet, dont
les textes sobres familiarisent les enfants avec la majesté de la
nature, «les premières expériences de la vie ne doivent pas être faites
seul, mais à l'intérieur de la famille.» Le lièvre cacochyme trouve le
réconfort auprès de ses petits enfants. Le renard frigorifié reprend
des forces en se souvenant de la tendresse de sa mère, puis en
apercevant au loin, la silhouette d'une renarde. L'ourson maladroit est
guidé par sa mère. Les parents hiboux se relaient pour nourrir leurs
petits. Et le fantôme du cygne perdu revient veiller les siens sur la
terre promise du Grand Nord. Sophie Chérer. Extrait de L’Album des
Albums, l’école des loisirs, 1997."
Source: Hokkaido museum of litterature.
Et quelques gravures visibles chez Chikuhoudo.